- inférioriser
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• 1878; du lat. inferior1 ♦ Cour. Donner un sentiment d'infériorité à (qqn). Cette situation l'infériorise.2 ♦ Rare Rendre inférieur.3 ♦ (1970) Sous-estimer la valeur de (qqn ou qqch.). ⇒ déprécier, rabaisser. Il ne cesse d'inférioriser sa femme en public.⇒INFÉRIORISER, verbe trans.A. — Rendre inférieur à quelqu'un, diminuer les aptitudes de quelqu'un. L'âge infériorise surtout les sujets atteints de consomption, ou ceux qui n'ont pas su poser leur voix (WICART, Orateur, t. 1, 1936, p. 259) :• De ce fait, l'ouvrage portant sur des matières économiques est à la fois avantagé et infériorisé par rapport à ceux qui traitent, par exemple, des sciences physiques, chimiques, mathématiques : avantagé parce qu'il a chance de trouver une large audience; infériorisé parce qu'il risque de tomber dans une vulgarisation superficielle.Civilis. écr., 1939, p. 28-5.B. — Inspirer à quelqu'un un sentiment d'infériorité (Cf. FOULQ. 1971).REM. Infériorisant, -ante, adj. Qui infériorise (supra B). Ce rêve a sa fonction précise qui est de me mettre à même d'éprouver davantage l'abjection de mon état, il ne peut donc s'interpréter dans et par l'intention infériorisante (SARTRE, Être et Néant, 1943, p. 554).Prononc. : [
], [-
-], (il) infériorise [
]. Étymol. et Hist. 1. 1878 adj. (VALLÈS, Le Proscrit, 187 [Éd. fr. réunis, 1950] ds QUEM. DDL t. 1 : Ils trouvent le travail infériorisant); 2. 1893 inférioriser (SAINT-POL-ROUX, Les Reposoirs de la procession, 14 ds QUEM. DDL t. 4). Dér. sav. de inférieur; suff. -iser. Fréq. abs. littér. : 23.
DÉR. Infériorisation, subst. fém. Action d'inférioriser (supra B); résultat de cette action. Des humiliations innombrables, imperceptibles ou insolentes, que leur impose la vanité sociale, de l'habitude qu'ils ont dû prendre de trouver la difficulté invariablement plus dure que ceux dont les chemins sont aplanis depuis la naissance, ils gardent toujours quelque infériorisation, depuis le charme d'une timidité un peu gauche jusqu'à une maladresse de vivre foncière à travers le succès même (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 94). — [], [-
-]. — 1re attest. 1894 (SACHS-VILLATTE, Französisch-deutsches Supplement-Lexikon ds QUEM. DDL t. 4); de inférioriser, suff. -(a)tion.
BBG. — QUEM. DDL. t. 4 (et s.v. infériorisation).inférioriser [ɛ̃feʀjɔʀize] v. tr.ÉTYM. 1878, Vallès, p. prés., au sens 2; dér. sav. de inférieur, d'après le lat. inferior, suff. -iser (Richard de Radonvilliers avait proposé infériorer, 1845).❖1 (1919). Rendre inférieur; placer dans une situation inférieure. || Une comédienne que l'âge n'a pas infériorisée. — Passif et p. p. || Il est infériorisé par son handicap.2 (1893). Donner un sentiment d'infériorité à (qqn). — Absolument :0 Osons le reconnaître, le « fini » infériorise.Saint-Pol-Roux, les Reposoirs de la procession, 14, in D. D. L.3 (1970). Sous-estimer la valeur de (qqn ou qqch.). ⇒ Déprécier, minimiser, rabaisser, réduire. || Vous infériorisez ses possibilités.——————s'inférioriser v. pron.♦ Se sous-estimer. Se placer dans une situation inférieure, se rabaisser (vis-à-vis d'autrui). || S'inférioriser à plaisir.❖DÉR. Infériorisation. — V. Infériorisant.CONTR. Avantager, estimer, surestimer.
Encyclopédie Universelle. 2012.